Mila Lights est une femme française sans frontières. Elle partage son enfance entre les États-Unis et la France. Son père, collectionneur, l’emmène dans les musées, lui fait découvrir la légèreté et les spectacles de Calder, l’abstraction de Poliakoff et celle de l’Ecole de Paris. Sa mère, qui a fait les Beaux-Arts, ouvre un lieu à Montparnasse dans lequel elle reçoit des artistes de la peinture, du tissage et de la céramique. Une enfance bercée d’atelier en atelier.
Mila Lights suit une formation artistique dans les meilleures écoles françaises et américaines Actor’s studio / Broadway Dance School / American Film Institute / Conservatoire Rachmaninov.
Elle s’épanouit dans une carrière musicale en tant qu’auteur-compositrice-chanteuse avec des tournées dans le monde entier notamment à Wembley et au Japon.
Au sommet de cette réussite, un drame familial la pousse à sortir de sa zone de confort et à se réinventer. Elle souhaite se confronter, après le monde du spectacle, au silence de la peinture. Elle crée des toiles abstraites, gestuelles et colorées.
Aujourd’hui, elle compose avec tous ses talents et donne naissance à des performances où se mêlent compositions sonores, chants, danses et vidéos et peintures dans une scénographie chamanique.
Elle propose également des collaborations autour du design et de la mode.
MILA LIGHTS : une force rayonnante
Dotée d’un tempérament énergique et audacieux Mila Lights expérimente volontiers de nouvelles formes d’art. Artiste polyvalente, elle aime rendre poreuses les frontières entre les disciplines artistiques. Chez elle tout est mouvement. C’est sa manière d’être au monde : son allure féline, ses déplacements rapides d’un coin à l’autre de l’atelier, sa façon de dominer une toile posée au sol pour la peindre avec des gestes amples et maîtrisés tout en tournant autour, montrent son besoin impérieux d’élargir l’espace : « En ce qui concerne mon art, j’ai toujours voulu sortir du cadre » déclare-t-elle avec conviction. Et pour cause : peintre, performeuse, danseuse et musicienne, Mila Lights s’affranchit volontiers des catégories et autre hiérarchie des genres. D’où l’originalité de son mode d’expression nourri par la singularité de sa trajectoire.
Fille d’artistes collectionneurs proches amis du sculpteur Calder, dont elle admire les mobiles, elle suit les traces de sa mère qui, dit-elle : « peignait, classiquement, des tableaux figuratifs de chevalet« . A contrario, Mila Light, elle, a chaussé, très tôt, des bottes de sept lieues. Ébranlée par les compositions de Miro ouvrant sur l’infini, elle refuse de se soumettre à des règles qui pourraient freiner son extraordinaire élan créatif. Alors la peinture, oui, mais autrement : comme force rayonnante. À 18 ans elle part pour New-York suivre pendant un an les cours de l’Actor’s Studio. Formée très jeune à la danse et à la musique, elle réalise ensuite d’étonnantes performances mêlant la poésie et le rêve, dans lesquelles elle se met seule en scène et dont elle signe la bande son. Source d’inspiration majeure, la musique l’accompagne en permanence : « j’ai réalisé mes premières toiles comme des partitions musicales » précise-t-elle.
De fait, comme Kandinsky, qu’elle admire plus que tout, la jeune femme est douée de synesthésie, une rare capacité qui l’amène à voir les sons et à entendre les couleurs. Autre pôle d’influence : l’Asie. Dans sa jeunesse encore, l’artiste a appris le japonais et la calligraphie. D’où ses compositions abstraites et colorées peintes avec de larges mouvements circulaires qui entrainent le spectateur dans leurs tourbillons : « Par ces spirales, je l’invite à pénétrer au plus profond de lui-même – souligne l’artiste – à explorer sans craintes le point d’orgue de ses rêves, à découvrir ce quelque chose d’indicible qu’il possède en lui depuis l’enfance, sans même le savoir. ». Et pour aller plus loin dans cette expérience partagée, Mila Lights à crée l’an dernier, à Séoul, un spectacle-performance, intitulé Light Your Word, et qui a connu un immense succès : « j’ai mis deux ans à le mettre au point explique l’artiste – Mais l’idée s’était imposée quelques années auparavant lorsque j’étais enceinte. Ce fut comme une révélation ! » En fait, il s’agit d’un étrange parcours qui offre aux visiteurs une traversée sollicitant tous leurs sens en les plongeant dans un autre monde. Entre jeux de lumières et musiques envoûtantes, ils assistent, entre autres, à une performance en live mettant en scène, dans une bulle transparente, l’artiste qui danse et peint une œuvre couchée au sol. Quelques-uns acceptent de raconter l’incroyable expérience sensible qu’ils viennent de vivre. Une invitation au lâcher-prise. Un préambule permettant d’aborder avec le corps, le cœur et l’esprit, les toiles de l’artiste exposées à la fin de ce passage initiatique. Retrouver l’innocence première, ce noyau dur à l’origine de toute création, telle est, depuis toujours, la quête de Mila Lights.
Élisabeth COUTURIER